lemonty44

La domination dans le BDSM, selon la conception que j'en ai, ne doit pas être vu comme synonyme de "suprématie". Il ne s'agit pas d'établir une hiérarchie de droits entre les partenaires, de placer le Dominant au-dessus de la soumise au sens de supériorité, de supposer que la soumise est inférieure par opposition au Dominant qui la surplombe. Il me semble que c'est un angle qui peut comporter des effets pervers et empoisonner la relation. Poussé à son extrême, ça enlève de l'équation la notion de consensus entre les parties.

Ainsi, je préfère assimiler le terme domination à maîtrise. Maîtrise de soi, de l'Autre, maîtrise de l'environnement et des événements. Maîtriser signifie de prendre le contrôle, d'abord par le pouvoir qu'on détient déjà en entrant dans la relation et ensuite en faisant usage du pouvoir cédé par l'Autre. Aucune inégalité ici.

Pour moi donc, le couple D/s est un tout asymétrique. Les deux éléments sont parfaitement égaux, les deux sont nécessaires pour que le couple fonctionne, les intérêts de l'un et de l'autre sont parfaitement synchronisés. Par contre, leur position sur l'échelle du Pouvoir est asymétrique, i.e. le D se situe d'un côté de l'échelle et la s de l'autre.

La soumise cède son pouvoir au Dominant mais rien d'autre, surtout pas sa volonté d'asymétrie ou non. Elle peut toujours re-symétriser la relation au moment de son choix.

Conjuguer les deux sources de Pouvoir émanant d'un couple égal, c'est une responsabilité enivrante. Céder à l'Autre sa part égale de Pouvoir l'est tout autant.

Il est impossible que cet arrangement se fasse si la confiance mutuelle est absente de la relation.