lemonty44

À mon sens, une fois la confiance installée entre les protagonistes, un thème, une trame, un angle se dessine au gré des envies communes.

Non, je ne crois pas qu'une fois les rôles D/s campés tout soit réglé et que la soumise n'a qu'à suivre la route tracée. Bien sûr, cela peut être l'angle privilégié mais sincèrement, à moins que le cadre de la relation soit plutôt serré, je ne vois pas comment cela peut fonctionner pour moi dans ma propre réalité.

C'est ainsi que j'ai pu tâter du thème de la "discipline" au sens large, rapidement métamorphosé en "dressage". Les séances devenaient ni plus ni moins des leçons élaborées, planifiées et réalisées dans l'optique de rendre ma soumise docile et malléable. Invariablement la conclusion de chacune comportait beaucoup de tendresse après des moments parfois très intenses. Il fallait redescendre ensemble.

L'idée pris éventuellement le chemin d'une variante plus dure, plus physique, où ma partenaire me faisait comprendre très tôt avant ou au début de séance qu'elle serait difficile à briser et que dans le fond sa motivation ne serait plus le désir de plaire et de se soumettre mais plutôt celui de tester les limites, les siennes comme les miennes. Ces "leçons" étaient en général courtes car droites au but.

Un angle exploré plus récemment abordait l'affaire en passant par la scénarisation plus ou moins aboutie d'un "exorcisme". Ma soumise se plaignait d'abriter en elle un démon qui lui donnait des envies lubriques. Mon savoir et ma science devaient donc être déployés pour révéler puis chasser le démon en question, qui devait être amadoué érotiquement pour montrer ses faiblesses. Je soumettais donc la pauvresse à des traitements inventifs, alternant plaisir et douleur, qui la poussaient dans un état second puis éventuellement, le démon la quittait entre deux râles. Hélàs, il revenait toujours...

Je crois bien donc que la discussion autour de l'angle d'attaque fait partie des discussions préalables à avoir comme au sujet des pratiques, des limites, des motivations et de toutes ces choses importantes et essentielles.

Et si je devais vraiment privilégier  un sujet ce serait celui-ci car au fond, il s'agit du ressort fantasmique dont il est question. Sans fantasmes, on ne peut guère parler de BDSM...

La vie est un parcours sinueux, avec ses courbes, ses demi-tours, ses ponts, ses obstacles, ses arrêts et ses autoroutes.

Le mien est tout sauf linéaire. J'en arrive au mitan et j'ai bien du mal à pointer d'où je viens et où il me reste à aller.

Ce que je peux dire cependant c'est qu'en matière de sexualité j'ai franchi des monts et des vaux. J'ai eu des périodes hyperactives et d'autres de dormance. J'ai eu des épisodes qu'on pourrait qualifier de banals et d'autres de franchement bizarres.

Mes expériences variées m'ont aidées à me situer dans l'univers des pratiques sensuelles, j'ai touché à tout au moins en surface, du moins tout ce qui se pratique avec une femme, un homme ou seul. Je me suis débarassé de la plupart des tabous que la plupart des gens gardent toute leur vie.

D'aussi longtemps que je me rappelle, dès l'enfance primaire, j'ai eu des fantaisies qui tournaient autout de l'autorité et du pouvoir. J'étais fortement intrigué sinon perturbé par les histoires d'esclavage, de prisonniers et de châtiment. J'ai secrètement eu envie d'être soumis à la torture, puis de torturer autrui.

Jeune adulte, j'ai eu fortement envie de me soumettre à ma blonde. Nous avons joué un peu. Une autre blonde se plaisait à m'attacher et à me bander les yeux. Elle me masturbait longuement en m'interdisant de jouir, mais ça ne marchait pas, je jouissais plus fort...

Je me suis cherché une domina. Je me suis plutôt soumis à un ami "fuck friend". Il ne m'a pas manqué, il a réussi à me faire gémir le safeword.

Puis un jour, je suis tombé sur une amante à priori vanille que j'ai testé en lui liant les poignets avec ma ceinture. Elle me confessa avec passion son désir d'être "dressée, disciplinée et soumise".

Cette femme a changé ma vie.

Pendant deux ans j'ai cheminé avec fleur de lotus. Je lui ai fait découvrir la grande palette de sensualité en elle. Je l'ai initiée à la fessée, l'humiliation, l'uro, le rough sex, l'obéissance, le bondage. Je lui ai fait repousser les frontière de son ego, j'ai remanié son image d'elle-même, je l'ai aidé à assumer les facettes inavouables de sa personalité. Sa jouissance était ma récompense.

Un jour la Vraie Vie nous sépara mais j'ai su que ce chemin devait continuer avec une autre.

Mais quelle sera cette nouvelle femme avec qui je cheminerai?